Il existe plusieurs milliers de langues et presque autant de méthodes pour les apprendre : livres, guides lexicaux, cours de langues individuels, collectifs, à domicile, en école ou en ligne…
Séjours linguistiques, immersion, logiciels d’e-learning, applications mobiles, adaptive learning, apprentissage entre pairs, chatbots ou encore hypnose… gratuit ou payant, sur plusieurs jours ou plusieurs années. Dans leur infinie diversité, elles servent une même ambition : favoriser l’apprentissage des langues et ouvrir la communication avec des individus situés aux quatre coins du monde.
La question de l’enseignement des langues étrangères fait couler beaucoup d’encre depuis des décennies. Certains critiquent des approches traditionnelles d’apprentissage, comme l’école et l’enseignement en top down, d’autres les vantent et expriment au contraire des réserves à l’encontre de toutes méthodes mêlant apprentissage et technologie. En réalité, ces jugements sont établis sur la base de critères relativement subjectifs ou d’expériences de formation menées auprès d’échantillons d’élèves peu représentatifs. Dans le monde occidental, la didactique des langues est d’ailleurs abondamment imprégnée de la théorisation linguistique. Bien que ces débats demeurent nécessaires à la progression scientifique, il n’y a d’après notre expérience pas de méthode strictement meilleure qu’une autre. Chacune a ses spécificités, ses points forts et ses lacunes. Le seul élément déterminant dans le choix d’une approche sera son affinité avec le profil de l’apprenant, avec ses attentes, mais aussi avec les contraintes du contexte d’apprentissage (budget, temps à consacrer, objectifs d’apprentissage, etc.). En somme, nous avons à notre disposition une belle diversité de l’offre, et c’est tant mieux, car la demande est elle aussi très diversifiée.
Au-delà de la méthode adoptée, il est avéré que plus on apprend de langues, plus il devient facile d’en apprendre. Le cerveau, exposé à de nouveaux systèmes langagiers, gagne en plasticité et développe des capacités cognitives transposables à l’apprentissage d’une nouvelle langue. Des recherches ont démontré que, chez les hyperpolyglottes (ceux qui parlent couramment 6 langues ou plus), l’aire de Broca, située dans le cerveau et responsable du traitement du langage, ne s’est pas construite de la même façon que celle des personnes unilingues. Ainsi, il y a de fortes chances pour que l’apprentissage d’une première langue étrangère entraîne… l’apprentissage d’une deuxième langue étrangère ! C’est un véritable cercle vertueux qui se met en place : l’apprenant prend confiance, se défait de ses complexes et parvient à mieux communiquer. Finalement, peu importe la langue promue ou le canal d’apprentissage choisi, le résultat sera le même : une plus large ouverture au monde. C’est pourquoi même la promotion d’une langue globale n’essoufflera jamais l’intérêt pour les langues secondaires, bien au contraire… et les nouvelles technologies ont très certainement leur mot à dire.
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Les promesses et limites des nouvelles technologies d’apprentissage
Dans le sillage des nouvelles technologies (et plus encore durant la récente période de confinement), l’apprentissage en ligne et à distance a, plus que jamais, pris un virage. En langues étrangères comme dans d’autres secteurs, les dispositifs d’apprentissage en ligne se multiplient à vitesse grand V, notamment sous la pression croissante de l’impératif de la maîtrise de l’anglais. Des solutions d’apprentissage novatrices et connectées, qui peuvent être regroupées sous une seule appellation, voient le jour : les EdTech, contraction des termes « éducation » et « technologies ». Cette filière très dynamique repose notamment sur un enjeu : celui d’individualiser les apprentissages.
Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes confrontés à l’apparition d’une profusion de nouveaux outils et de contenus en ligne : les MOOC et l’auto-apprentissage (self learning) via une application mobile ou un logiciel (tutoré ou non), les PDF en ligne, les cours avec professeur via téléphone ou visioconférence, et plus récemment les LMS (Learning Management System), les serious games, la réalité virtuelle (Virtual Reality), les forums et plateformes de mises en relation (Peer-to-peer learning), la gamification… les mots buzz ne manquent pas pour illustrer la diversité de l’offre.
Outre les entreprises et les universités, l’école elle-même commence à ouvrir ses portes à des applications utilisables en classe. En France, les solutions technologiques sont d’autant mieux accueillies que le système éducatif du pays peine à former des élèves bilingues. Dans une étude portant sur la maîtrise de l’anglais, l’Hexagone occupe la 23e place des 33 pays européens. Une technologie qui, si elle peut être pensée pour l’anglais en premier lieu, profite en réalité à toutes les langues.
Parmi les innovations les plus ambitieuses (que nous mettons d’ailleurs à l’honneur dans chacun de nos cours en ligne) nous retrouvons l’adaptive learning : une méthode qui exploite en temps réel les données fournies par l’apprenant pour lui proposer un parcours de formation entièrement adapté à son profil (points faibles, connaissances initiales, attentes, objectifs, etc.) et au temps qui passe (oublis, besoins en révisions, capacité de mémorisation). Intéressons-nous également à l’approche de la répétition espacée (spaced repetition learning), qui consiste à privilégier des sessions de travail plutôt courtes, ce qui est aussi appelé microlearning, et de les espacer dans le temps afin d’assimiler les informations apprises sur le long terme, tout en les casant plus aisément dans les emplois du temps. D’après notre expérience, chacune de ces méthodes contribuent à l’amélioration de l’expérience utilisateur et engager toujours plus les apprenants.
Malgré la pléthore de cours de langues, méthodes et contenus d’apprentissage à disposition, quelques questions sensibles demeurent. En tirons-nous vraiment les bénéfices ? Apprenons-nous mieux et plus facilement qu’auparavant ? Et sommes-nous bel et bien plus nombreux à avoir accès à l’éducation ?
Si nous regardons les statistiques de plus près, nous nous apercevons que les fameux MOOC, en dépit de l’engouement dont ils ont fait l’objet au début des années 2000, n’affichent qu’un faible pourcentage de réussite : seuls 5 à 10 % des inscrits valident l’intégralité du parcours. Il s’agit qui plus est d’étudiants d’ores et déjà qualifiés qui présentent des facilités d’apprentissage non négligeables.
Dans le même temps, et après ces deux décennies d’innovation permanente en matière de technologies de l’éducation, de nombreux sociologues ou économistes nous alertent sur le fait que si les inégalités financières se renforcent, les inégalités éducatives se creusent encore plus. Que faut-il en déduire ? Loin de mettre en cause les atouts du digital learning, ces résultats réaffirment l’importance de l’expérience d’apprentissage, au-delà de la mise à disposition d’outils et de contenus pédagogiques. Si nous devions établir un parallèle entre le monde d’Internet et le monde “hors ligne”, chaque individu disposait d’une bibliothèque en bas de chez lui, ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pour autant, cela ne signifie pas apprendre quoi que ce soit ; encore faut-il s’y rendre, identifier quelque chose à apprendre, y retourner, approfondir et mémoriser.
Aujourd’hui, l’existence de ressources pédagogiques et technologies, si sophistiquées et exhaustives soient-elles, ne suffit pas. Bien qu’elle ait constitué une première étape décisive et appréciable, elle réclame de nouvelles initiatives complémentaires : l’expérience de formation.
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