Education, formation professionnelle, e-learning
A l’heure du Compte Personnel Formation (CPF), le débat est davantage du côté des modalités d’éligibilités des formations au CPF que sur l’étudiant lui même.
Un nombre croissant d’acteurs de ce grand domaine de l’éducation – dont Gymglish fait partie, fondent leurs approches pédagogiques sur la motivation de l’étudiant, qu’ils considèrent comme le meilleur gage d’efficacité de l’apprentissage.
La motivation stimule l’attention, l’assiduité, favorise la mémorisation et donc la pérennisation des acquis.
Dans son livre ‘To Want To Learn’, Jackson Kytle*, docteur en psychologie sociale de l’université de Columbia à New-York, analyse ces liens étroits entre apprentissage et motivation sous un angle psychologique.
Kytle attire l’attention sur deux grandes formes de motivation, qu’il estime indispensables à un apprentissage réussi : l’engagement social et l’implication psychologique.
L’engagement social fait référence à toutes les formes de profond engagement personnel dans une vie, comme par exemple le mariage, la conviction politique, religieuse, le sport, la recherche d’un meilleur job, ou encore l’envie d’apprendre.
En France, la législation sur la formation professionnelle demande depuis plusieurs décennies aux entreprises de financer la montée en compétences des salariés.
Cette disposition, assez unique dans le monde, est cohérente : la formation bénéficie autant à l’entreprise qu’au salarié lui-même, il est normal que l’entreprise la favorise.
Mais en donnant l’initiative de la formation à l’employeur plutôt qu’à l’individu, favoriserait-on l’engagement social de ce dernier ?
Pas forcément.
L’apprentissage […] a besoin de l’envie d’apprendre.
Depuis 2015, le dispositif CPF s’efforce à remettre le salarié à l’initiative de ses choix formation, avec ou sans l’aval du département Ressources Humaines de son employeur, ce qui paraît pertinent pour l’engagement social décrit par Kytle.
A l’étranger, les formations professionnelles générales ‘non métiers’, comme la formation à l’anglais par exemple, sont par défaut à l’initiative de l’individu et non de son employeur. Conséquence : les problèmes d’assiduité, et en aval d’efficacité des formations, y sont moindres. L’engagement social décrit par Kytle est présent, et joue son rôle.
L’apprentissage, financé ou non par l’entreprise, a besoin de l’envie d’apprendre.
L’implication psychologique est décrite dans le livre comme un ‘état d’attention soutenue, focalisée et accompagnée d’une humeur élevée’. En d’autres termes : être ‘dedans’, et prendre plaisir ! “Rester motivé face à la distraction et la fatigue est un challenge quotidien” nous explique Kytle avec bon sens.
La grande majorité des situations d’apprentissage ignore hélas complètement cette (in)capacité de l’esprit humain à rester concentré.
“Un emploi du temps universitaire suppose, implicitement et incorrectement, que chaque heure de la journée apporte la même énergie, atmosphère et attention à la fois aux élèves et aux professeurs” commente Kytle. “Les valeurs financières supplantent les valeurs éducatives dans les discussions sur l’éducation contemporaine”, poursuit l’auteur. Il ne suffit donc pas de permettre l’accès à l’école, aux formations, aux ressources pédagogiques, il faut en plus s’adapter à la capacité de l’étudiant à rester concentré et motivé. Or cette capacité est limitée, la nature humaine étant ainsi faite.
Rester motivé face à la distraction et la fatigue est un challenge quotidien.
Très théoriques, ces notions confortent nos intuitions et notre choix de placer la motivation au cœur de la pédagogie Gymglish.
Notre recette : un apprentissage qui vient à l’étudiant (par email), concis au quotidien (10–15 minutes), focalisé sur les attentes et besoins avérés de chaque étudiant (personnalisation par intelligence artificielle), et une bonne grosse dose d’humour pour que les contenus soient riches au-delà de leur intérêt pédagogique, que l’expérience d’apprentissage soit ‘fun’ et spontanément renouvelée dans le temps.
Après 14 ans et des centaines de milliers de personnes formées, des taux d’assiduité de l’ordre de 80% sur 9 mois de formation en moyenne en entreprise (16 mois chez les particuliers qui financent eux-mêmes leur formation) nous pouvons le dire : la recette fonctionne. Ce n’est toutefois qu’une recette parmi d’autres, et beaucoup restent à inventer. Le savoir est chaque jour plus accessible grâce à internet, aux applications mobiles, etc.
Pour autant cette abondance de ressources pédagogiques ne rend pas ce savoir plus facile à absorber, sans même parler de le mémoriser. Plutôt que de s’attacher à nous mettre à disposition une palette toujours plus foisonnante d’outils, supports, médias et ressources, l’innovation, notamment dans le ‘digital learning’, devrait s’intéresser un petit peu à comment nous motiver. Alors nous apprendrons plein de choses. Yes we want!
* To Want to Learn: Insights and Provocations For Engaged Learning (Palgrave Macmillan, 2004), Jackson Kytle
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